Financement

Recherche de financement

L’étape des banques, la voici !! Et je vais essayer de vous la décrire d’une manière très sincère.

On ne va pas se mentir, ce marathon bancaire n’a pas été synonyme de plaisir pour ma part.

On m’avait prévenu que ça n’allait pas être simple. Mais je ne le voyais pas comme ça.

Période : Décembre 2019, ouf je viens de faire 25 ans, déjà ça fait plus « adulte ».

Mais je suis une Femme, j’ai 25 ans et je sors à peine de mon Master. Aïe, ça fait beaucoup.

Certains m’ont dit « Vous avez l’air déterminée, bravo », d’autres : « Wahouh quel courage à votre âge », des mots qui font du bien mais finalement qui étaient conclus par : « Non cela ne va pas fonctionner avec nous. Mais restez confiante parce que c’est un beau projet » …

Pas facile de l’entendre plusieurs fois. Mais je restais positive, j’enchainais les rendez-vous, j’apprenais toujours un peu plus sur moi, j’avais compris qu’il ne fallait pas que je prenne les critiques, les remarques contre moi, je les voyais comme des axes d’amélioration pour Kilo Vert. Et ça, ça me permettait de tenir et de continuer d’y croire.

Puis un jour il y a eu ce rendez-vous, la banque où mes comptes personnels étaient hébergés. Je ne partais pas gagnante, loin de là, mais j’attendais un rendez-vous plus agréable, avec un accompagnement supplémentaire.

Je ne sais toujours pas comment j’ai fait pour ne pas pleurer. Je m’incrustais les ongles dans les paumes des mains et je me disais « T’es plus intelligente Julie, tu ne peux pas craquer devant cet individu, tu lui donnerais raison ». J’avais cet entretien le matin, à 10h, j’ai été épuisée toute la journée, ce rendez-vous avait littéralement puisé toute mon énergie.

On m’avait dit que malheureusement, certains conseillers bancaires joueraient de leurs positions, ça n’a pas loupé, il en fallait bien un.

« Madame, vous êtes consciente que si votre entreprise ne fonctionne pas, vous serez jugée toute votre vie ? »

« Si ça ne fonctionne pas, nous on ne sera plus là pour vous octroyer un prêt pour quelconque raison, bon vous pourrez essayer d’aller toquer ailleurs, mais cela ne sera pas bien vu… »

« Regardez-moi dans le blanc des yeux et dites-moi que vous croyez à votre projet »

« Ah moi aussi je fais ma lessive chez moi, c’est assez drôle, c’est un délire de ma femme… »

« Oui, vous n’avez pas de crédit, pas d’enfants, mais vous avez 25 ans et on a davantage confiance en les femmes d’une quarantaine d’années, qui ont déjà des responsabilités familiales, c’est comme ça » … Je tombais des nues.

Ces paroles là, je les ai trouvées déplacées et dérangeantes.  

Inutile de vous dire que lorsque mon prêt a été accepté dans une banque concurrente, je n’ai pas hésité une seule seconde à basculer mes comptes personnels !! Hors de question de financer le salaire et les achats des ingrédients de lessive pour cette personne.

Cet entretien fut un tournant et une sacrée étape pour moi. J’en suis ressortie épuisée mais les jours qui ont suivi ont été rythmés par l’envie, la motivation et la détermination.

Heureusement, quelques jours après, j’ai appris que mon dossier avait été accepté dans une banque où le rendez-vous s’était bien passé et où je m’étais sentie en confiance.

Je vais tellement échanger de mails, d’appels téléphoniques avec mon interlocutrice qu’il faut avoir un bon contact. C’est très rassurant, je sais que je peux exprimer mes interrogations sans être jugée.

Pour revenir au financement ; certaines banques demandent environ 30% d’apport de la somme demandée. Pour ma part, je n’en avais que 17.

Mais finalement, le contact a été bon, j’ai défendu mon dossier et mon projet. La personne en face était peut-être (probablement ?) sensible aux problématiques environnementales et croyait en la démarche.

La recherche de financement, c’est aussi beaucoup de relationnel, de sensibilité, de compréhension, de partage d’idées. Je pense également que mon âge a été un « boulet ».

Cela a pu être perçu comme « un rêve de gamine, qui ne sait pas où elle va ».

« Chacun son âge, chacun ses convictions mais lorsqu’on y croit, il y a forcément quelqu’un qui le ressentira et qui vous partagera son soutien. » C’était mon leitmotiv de tous ces rendez-vous. 

Pour le financement, j’ai également réalisé une campagne de financement participatif. Je partagerai un article sur le sujet. Cette campagne a été un moyen très intéressant pour me faire connaître et pour emmener les futurs clients dans cette aventure.

Lorsque l’on participe à un crowdfunding, en tant que donneur, on entre un peu dans la sphère « privilégiée » du projet, je sais que j’aurai un regard particulier et sincère envers tous ces gens qui ont cru en Kilo Vert et qui ont eu envie que cette épicerie vrac se crée, pour de vrai 🙂

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